Né sous X dans une capitale allemande divisée, Reed avait quatre ans quand il vu l'ouest pour la première fois. Après la chute du mur, l’afflux d'occidentaux et l'euphorie générale lui permit d'être adopté rapidement. Il vécu jusqu'à ses dix ans dans une famille peu nombreuse mais aimante. Il se montra doué dans les études, bien qu'un peu distrait par ses activités extrascolaires qui se résumaient au dessin et à la peinture et se révéla être un garçon plein d'énergie. Puis vint l'adolescence et, comme tout gamin en pleine puberté, il commença à faire des conneries. Au départ, cela s'arrêtait à des fréquentations douteuses et quelques convocations au bureau du proviseur du collège. Rien de bien grave, mais il était tout de même un sujet de disputes dans la famille Fehrenbach. Puis vinrent les délits plus importants. Dégradation de bien publiques essentiellement, mais aussi consommation illicite d'alcool. Et plus son comportement empirait, plus les disputes parentales se faisaient violentes. Si violentes qu'un soir de pluie, en rentrant tard d'une réunion parents-professeurs, ils ne virent pas le véhicule en face. Sa mère mourut sur le coup, mais son père eut le temps de souffrir avant de rendre l'âme, laissant Reed comme seul survivant de l'accident. Encore une fois abandonné, et cette fois-ci par sa faute, il n'eut même pas le temps de s'en remettre pour être de nouveau adopté par une ''tante'' lointaine de la famille. Rongé par la culpabilité, il lui fallut deux longues années de thérapie pour se remettre de ce traumatisme. Sentant bien qu'un nouveau départ était nécessaire dans la vie du garçon, sa désormais mère adoptive décida de prendre l'avion vers les États-Unis, pays idéalisé par un jeune Reed malade de sa propre nation.

Le Texas fut bien différent de ce qu'avait imaginé le fils Fehrenbach. Lui qui avait rêvé de Cow Boys et de gigantesques Haras, il en fut d'autant plus heureux de découvrir un État très touristique et une Dallas aussi grande que merveilleuse. Ici, il avait la place pour s'exprimer, des murs où il pouvait peindre sans craindre la police et la satisfaction de se sentir entouré par les bonnes personnes. Puis commença son entraînement. Parce qu'avoir perdu ses parents deux fois ne suffisait pas, il fallait que sa mère adoptive montre les premiers symptômes de délires paranoïaques et ne l'oblige à suivre le même entraînement militaire qu'elle avait reçu dans sa jeunesse lorsqu'elle était encore soldat. Lui répétant qu'il n'était jamais en sécurité, les nombreux attentats dont furent victimes les États-Unis ne fit que la conforter dans l'idée que lui et elle étaient en danger permanent. Trop jeune pour comprendre la maladie qui rongeait le cerveau de sa mère, Reed se contenta d'obéir de peur de nouveau décevoir sa famille et déclencher une nouvelle catastrophe. Quand le délire paranoïaque de sa mère fut enfin déclaré et qu'on la plaça sous traitement, Reed était déjà au lycée et formé au combat. Dans ses moments de lucidités, la pauvre femme, celle qui avait pris soin de lui depuis la mort de ses parents, ne cessait de s'excuser pour ce qu'elle lui avait fait subir. Bien sûr, qui était Reed pour lui en vouloir ? Il lui avait arraché sa sœur et son beau frère, cela valait bien des années à ramper dans la poussière et à apprendre le combat au corps à corps. Malheureusement, malgré la famille unie et plus ou moins saine qu'ils formaient, l'incapacité de sa mère à travailler et le coût de son traitement les mirent sur la paille. Se résignant à abandonner les études et à oublier tout espoir d'université, Reed se mit à travailler. Il enchaîna les petits boulots mal payés et s'épuisa à la tâche pendant des années. Puis un jour, une occasion en or se présenta à lui. Un bon paquet de fric contre une livraison. Un petit kilo de cocaïne pour le dealer du coin. Rien que ça, et en échange il recevait un gros billet de 100 dollars. C'était inespéré pour le jeune allemand qui, même en cumulant tous ses boulots, parvenait à peine à payer les impôts. Au départ, ce n'était sensé être qu'une délivrance d'un point A à un point B. Mais satisfait de son travail, il fut de nouveau engagé par le dealer. Encore et encore, et à chaque fois, c'était pour une quantité plus importante. Si bien qu'il finit par devenir un maillon du trafic. Le larbin, celui qui effectuait tout le sale boulot. Jusqu'au meurtre. Un simple passant tombé au mauvais endroit au mauvais moment. Et Reed n'avait même pas cligné des yeux en enfonçant son canif dans son estomac. Il laissa un tag en guise d'excuse et repartit sans un regard en arrière. Il avait besoin de l'argent de la récompense, peu importait les obstacles qu'il pouvait rencontrer. Et il ne décevrait pas sa famille encore une fois.

Après un an de bons et loyaux services, Reed avait fini par se mettre à son propre compte quand le réseau fut démantelé. Et même si les ''missions'' se faisaient rares, cela suffisait pour payer les médicaments de sa mère et le loyer de la maison. Mais les emmerdes continuaient et la vie était une véritable chienne envers Fehrenbach. On découvrit que l'origine de la paranoïa dont souffrait sa seule famille était une putain de psychose qui lui bouffait le cerveau. Mais bien sûr, aucun médecin un minimum compétent n'avait pu le détecter des années plus tôt. Tout ce qu'il avait fait pour ce foutu traitement n'avait servi à rien. Et pire que tout, il devait en payer un encore plus cher pour garder sa mère en sécurité et lui offrir un hôpital psychiatrique décent. Poursuivi par les problèmes, Reed décida de faire ce qu'il savait faire le mieux : Fuir. Il recommença tout en Angleterre. Un nouvel appartement, un traitement qui marchait, des boulots stables et surtout, des contrats à foison qui lui permettaient de payer la place de sa mère à l'hôpital. Elle était épanouie dans la capitale Londonienne et ça suffisait à Reed. Il eut bien vent des histoires de Sherlock Holmes et de ce type … Moriarty (?). Dans tous les cas, il n'allait pas faire l'erreur de s’enrôler dans une nouvelle organisation en rejoignant les adorateurs de celui qu'ils appelaient ''Le criminel consultant''. Quant à Sherlock Holmes.. A vrai dire, il n'en avait jamais entendu parlé avant d'arriver à Londres. Mais ça allait sûrement changer parce que la tension qui régnait à Londres poussait bien souvent les indépendants à rejoindre un clan.